Cent pétales et un secret : la rose de mai
La rose centifolia, aussi appelée « rose de mai », déploie chaque printemps ses pétales tendres et parfumés. Cette fleur emblématique, véritable icône de la parfumerie, est célébrée pour son élégance et sa fragrance.
Une fleur d’exception
La rose centifolia tire son nom du latin « centum folia », signifiant « cent feuilles », en référence à la multitude de pétales qui composent chaque corolle. Issue de croisements complexes opérés aux Pays-Bas au XVIIe siècle, elle s’épanouit particulièrement bien dans le microclimat de Grasse, où elle est cultivée depuis le XVIIIe siècle.
Elle ne parle pas, mais elle sent.
Il suffit de respirer la rose centifolia pour que le temps se suspende. Son parfum, à la fois doux, poudré éveille en nous une sensation d’enfance ou un souvenir qu’on croyait oublié.
Cette beauté ne fleurit qu'une fois par an, en mai, et demande une cueillette à la main, chaque matin à l’aube, avant que le soleil n’altère ses arômes volatils. Chaque fleur doit être récoltée avec délicatesse, sous peine de se faner ou de perdre une grande partie de sa richesse olfactive.
Un savoir-faire ancestral
Cueillir la rose centifolia est un art transmis de génération en génération. Chaque année, pendant quelques semaines, les champs de Grasse se couvrent de milliers de petites roses rose pâle. Les cueilleuses et cueilleurs, souvent les mêmes familles depuis des décennies, se lèvent tôt pour cueillir plusieurs kilos de fleurs chaque matin, en respectant un rythme soutenu dicté par la nature elle-même.
Pour produire un kilo d’absolue de rose, concentré utilisé dans les plus grands parfums, il faut près de 700 kg de fleurs fraîches. Cette disproportion entre matière première et essence rend l’absolue de rose centifolia précieuse, rare et chère.
Une légende d’amour
La mythologie ajoute à cette fleur une aura de mystère et de poésie. Une légende raconte que la rose centifolia serait née des larmes de Vénus, déesse de l’amour, versées à la mort d’Adonis. Là où ses larmes tombèrent, des roses aux cent pétales auraient éclos, symboles de son amour infini et de sa douleur profonde.
Une fleur toujours vivante
Aujourd’hui, la culture de la rose centifolia à Grasse est préservée par des producteurs passionnés, souvent en agriculture biologique, soucieux de maintenir vivante cette tradition florale et olfactive. Elle reste l’un des piliers du patrimoine immatériel de la ville de Grasse, inscrite à l’UNESCO pour ses savoir-faire liés au parfum.
Cette fleur, à la fois modeste et majestueuse, continue d’émouvoir nez et cœurs, et de faire rayonner le nom de Grasse à travers le monde.
Aromatiquement vôtre,